VIOLENCE

C'est fou.
C'est comme une bête qui l'habite, quelque chose qui prend le contrôle de son corps lorsque la colère monte. Une folie destructrice, passagère. L'état de violence peut être long comme il peut être particulièrement court. Le pire dans tout ça, c'est qu'il n'a aucune emprise dessus. Il se souvient néanmoins qu'une ou deux femmes dans sa vie avaient une légère emprise, lorsque sa crise de violence n'était pas énorme. Elles parvenaient, d'un regard, d'une main caressant sa peau, à apaiser son coeur qui battait la chamade, le sang tambourinant dans sa tempe, les veines cessant de pulser aussi fortement que la minute d'avant.

Malgré tout, cette affliction l'habite depuis qu'il est marmot, et elle ne l'a jamais guidé. La bête était bébé avec lui, puis elle a grandit. Et puis ils grandissaient ensemble, plus elle gagnait en force et en violence. Lorsque ses yeux paraissent injectés de sang, il est pratiquement inutile d'essayer de le raisonner, son cerveau ne répond plus de rien, les mots entrent dans ses oreilles puis ressortent aussitôt. Ses tympans sifflent, sa tête est prête à exploser.

Après la crise, ses membres tremblent et il se sent épuisé, la respiration saccadée comme s'il avait parcouru un marathon. C'est fou à quel point parfois la violence peut le posséder comme un démon se met à posséder un corps. Mais Lorenzo n'oublie rien de ces moments. Il a déjà failli battre à mort un homme durant une bagarre, après un coup de nez. Parce que vaut mieux pas venir chercher des noises à Lorenzo quand il est à son troisième ou quatrième verre de whisky, au risque de finir six pieds sous terre ou simplement défiguré avec un peu de chance.

Puis la Bête, le plus fou, ce qu'elle se nourrit de sa colère qu'il garde constamment au fond de lui. Elle fait de lui son esclave lorsque l'irritation l'emporte sur le sang-froid. Mais Lorenzo, il en peut plus de finir dans ces états-là. Heureusement, son travail assouvit la soif inextinguible, intarissable.

---

Si votre personnage devait être muté, Joker, Ace ou Deuces, quelle serait la principale influence sur cette mutation ? Ce qu'il n'avouera jamais, Lorenzo, c'est qu'il est complètement terrifié à l'idée de se retrouver au milieu de l'océan, sans terre, sans rien à l'horizon. Peur de la noyade inévitable ou peur d'un abandon complet (bien qu'il repousse tout ceux qui s'attachent un peu trop à lui), heureusement, qu'il ne se retrouve jamais hors de l'île. Sa peur est nourrie par ses expériences personnelles, notamment son comportement violent jeune l'a rapidement éloigné de sa famille, l'émancipant si jeune qu'il en fut affecté sans s'en rendre compte. Désormais, il a une grande maladresse et une peur effroyable de l'attachement qui le rend encore plus colérique dans ce genre de situation.
Le virus se nourrira ainsi volontiers de sa peur d'être seul au milieu de l'océan, il se nourrira de sa violence, de sa peur de l'abandon, de l'oubli, le rendant peut-être un brin paranoïaque. Il atteindra sa tête, très certainement. Parce que sans le savoir, le pire ennemi de Lorenzo, c'est peut-être bien lui-même, mais c'est bien trop intrinsèque pour qu'il ne s'en rende compte.

Comment voyez-vous les autres groupes
Les Aces Danger. C'est le premier mot qui lui vient à l'esprit. Lorenzo sait que les Aces ont des capacités surhumaines capables de blesser ou tuer. Il le sent au fond de lui. C'est bien beau d'avoir des super-pouvoirs, encore faut-il savoir les utiliser à bon escient, car tout pouvoir implique de grandes responsabilités. Et qui dit que chaque Ace est prêt à tenir ce pouvoir ? Ce n'est pas de la jalousie, non ... Juste de la méfiance. Ou pas ? Après tout, ils mènent une vie luxueuse, ils sont à la main du gouvernement actuel, comment pourrait-on leur faire véritablement confiance ? Ce sont des dangers, rien de plus ni de moins.

Les Jokers Il aurait presque envie de se rire d'eux, les malchanceux. Ce sont des bêtes de foire auxquelles il ne porte aucun intérêt. Si leur mutation les rend parfois effrayant, Lorenzo n'en a que faire. Et bah quoi ? C'est tant pis pour eux. Qu'est-ce qu'il peut y faire de toute façon ?
Ils ne sont pas à la main du gouvernement, ils n'ont pas une vie luxueuse et réservée à l'élite, ils n'ont pas de super-pouvoirs capable de tuer, alors pourquoi s'en préoccuper ? Ils sont un peu comme les autres avec un problème psychologique, et alors ? Lui aussi, y'a des trucs qui le préoccupent.

Les Deuces Comme la plupart des gens, Lorenzo ne les prend pas tellement au sérieux. Quoique, contrairement à l'avis général, il se réserve un minimum en se disant qu'un jour ou l'autre, y'a bien un Deuce qui aura des pouvoirs aussi fous qu'un Ace. Si ça se trouve, ils sont pas si différents les uns des autres. Enfin, tant qu'ils ne posent aucun danger pour la vie quelqu'un, on va dire qu'il va laisser passer.
Enfin, sauf pour sa fille. La vérité, c'est qu'il s'inquiète au fond, qu'elle devienne comme eux, comme les Aces. Il craint le pire et préfère qu'elle en reste à l'état d'un petit Deuce inoffensif. Car même si elle n'est pas capable de se protéger elle-même, lui, il est là pour ça.