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All games contain the idea of death

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Siren
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Mer 2 Déc - 13:54
All games contain the idea of death
Scarface




Contexte du rp : Sisi se rend à l'arcade et tombe sur un tract annonçant un tournoi amical de jeux d'arcade, près du tract habituel du ''vide'', avec promesse d'un billet pour Ace of Spades au gagnant. Le document a été étrangement collé à l'entrée, sans que personne ne le voie ; d'où pourrait il venir et aurait-il un lien avec Le Vide ? Pourquoi est-il là ? QUI A EU UN BILLET A DONNER ?
Acceptez-vous des nouveaux joueurs dans votre rp ? Why not ! Peut-être quelqu'un qui a vu un truc ? Ou quelqu'un qui veut participer et sera déjà compétitif ? Toute idée est nice, vous pouvez nous mp je pense  omg
Siren
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Mer 2 Déc - 13:54
All games contain the idea of death.
Scarface ξ Siren

Les jours s'étaient écoulés. L'obsession était passée. Siren avait presque oublié. Il s'éveillait, encore ensommeillé de sa nuit de quatre heures, et observait sa vie comme un spectateur. Il se leva lentement. Seul, ce matin-là, dans le petit appartement. Il avait le sentiment, poignant, de vivre un moment de flottement. Comme si ses gestes s'égaraient dans les brumes de son esprit. Son regard mi-clos observa ses œuvres de la veille, indifférent, vide. Aucune fierté, aucune honte. Elles ne faisaient qu'exister et il ne ressentait rien en les voyant, ne faisait que le constater. L'As bougea, machinalement, s'alluma une cigarette et la glissa entre ses lèvres avant de s'avancer vers les papiers gribouillés et de les froisser, tous, un à un, pour les jeter dans la corbeille à papier.

L'homme se dirigea vers les rideaux, instinctivement intrigué par le soleil, bien discret en cette matinée. Il regarda l'heure. Treize heures et vingt-deux minutes. L'alarme n'avait pas sonné. Quelques jours avant, plongé dans ses activités, il avait anticipé, il avait pris congé. Les heures étaient passées et il avait presque oublié. La notion du temps était relative, quand il était plongé dans une passion. Le temps s'effaçait, s'allongeait, se tordait, n'avait plus d'importance. Un soupir se glissa entre ses dents, laissant un nuage de fumée dans l'air. Vaguement exaspéré de ses efforts inutiles, de ses dessins gâchés, de tout et surtout de lui-même, il se fit rapidement un café à la cuisine, espérant chasser les brumes de son esprit.

L'heure avançant, il se bougea finalement. Autant essayer de profiter de ce qui restait de sa journée de congé, maintenant que ses pensées obsédantes étaient apaisées. Pour l'instant, apaisées.

Comme s'il se jetait volontairement dans ses travers, Edouard enfourcha sa moto et se rendit à l'arcade de Dunsmuir. Jour de semaine, l'endroit était assez calme, malgré l'après-midi qui s'écoulait peu à peu et se fondait en début de soirée. Habitué, ses visites se cumulant, Siren se faisait désormais reconnaître du vieux tenancier. Il n'avait rien dévoilé de son identité, s'était fait passer pour un simple Nat, mais, au fil du temps, les deux hommes s'étaient liés. L'As demeurait évasif, le plus possible, pour ne pas trop en dévoiler, craignant quelque chose qu'il n'aurait su décrire lui-même, n'ayant de cesse de se méfier du monde autour de lui. La discussion s'attarda un peu, puisque le vieil homme lui parla d'un événement sur lequel il en savait peu. Durant la nuit -enfin, il supposait, malgré le fait que dans une ville comme Dunsmuir, le tract aurait bien pu être simplement apparu comme par magie-, on avait accroché, à l'entrée de l'établissement, une affiche mentionnant un tournoi amical de jeux d'arcade. On promettait, au gagnant, un billet pour le prochain concert du renommé Ace of Spades, l'artiste que Siren n'avait jamais réussi à voir, malgré de nombreuses tentatives. Comme si une malédiction suivait ses pas, comme s'il était victime une fois de plus du karma. Il se demandait bien ce qui arriverait, cette fois.

En observant les quelques bouts de papier, disparates, collés au mur, un second capta son attention. Un second qui lui était désormais familier. Il était là. Partout. Tout le temps. Il donnait l'impression d'avoir été placardé sur les murs de toute la ville. Il en était presque angoissant, envahissant. Où que l'on aille, ici était le vide. Comme une métaphore, comme un signe incompréhensible, comme une menace tacite.

Machinalement, plus pour ne pas oublier lui-même que pour nuir aux futurs participnats, Siren arracha l'annonce et l'amena avec lui, se dirigeant vers l'une des machines. L'endroit était calme, il y avait encore peu de clients et Edouard se mis à réfléchir. En se remémorant les visages, il pouvait probablement identifier qui seraient ses potentiels concurrents. Soudainement intrigué, partiellement obsédé, cette pensée se mis à le hanter, à piquer sa curiosité. Rapidement, il se mis à déambuler, à chercher à croiser les rares clients présents, à en savoir plus sur eux. Il regarda, à nouveau, l'invitation, déposée à l'entrée comme si elle lui était destinée, comme si elle leur était destinée. Il la relu, l'observa, la détailla, y chercha quelque chose qui ne s'y lisait pas. Distrait, il fonça maladroitement dans quelqu'un. Quelqu'un qui venait d'arriver ou qu'il n'avait pas aperçu juste avant. Exaspéré par sa propre malchance, il hésita à s'excuser. S'arrêta pourtant à mi-chemin. Le karma lui faisait regretter ses pensées, alors qu'il détaillait son visage, alors qu'il commençait peu à peu à deviner la carte que l'inconnu avait pigé. Joker. La culpabilité lui monta au nez, il étouffa ses sentiments de déveine et paniqua intérieurement.
« Bonsoir... »
Il improvisa, cherchant un sujet de conversation qui ferait de sa gaffe une banalité. Qui lui redonnerait un faux contrôle de la situation, comme si tout était de son fait, de sa propre volonté. Ainsi, il se retrouva à commettre une seconde erreur, à partager ce qu'il aurait aimé garder égoïstement pour lui, pour le moment. Ce qu'il aurait aimé dévoiler progressivement.
« Je.. Aviez vous vu cela quand vous êtes entré ici ? »  
Son regard observa le sien, chercha à y lire une réaction, à évaluer son niveau de jeu à travers sa réponse. Plus il l'observait, cependant, plus ses traits lui disaient quelque chose. Très vaguement quelque chose. Siren venait souvent à l'arcade, mais il y était tout aussi souvent perdu dans ses obsessions. Il ne voyait plus le monde autour de lui et ne se concentrait que sur ses jeux. Il croisait souvent les autres clients sans réellement les croiser et les oubliait rapidement, égaré dans son univers.
« Ce serait bien d'avoir quelques participants pour y jouer... Je ne sais pas quand il a pu être affiché, cependant. Il était à côté d'un autre de ces tracts qui sont partout en ville... »  
Scarface
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Dim 10 Jan - 19:14
 


All game contain the idea of death.

Dunsmuir. Enfin. La capitale s’étale devant lui, grande et froide, éternellement inchangée - comme figée dans le marbre à chaque fois qu’il marque une nouvelle étape dans son enceinte. Ses rues scintillantes, tout ce qui clignote et qui claque ; elle l’accueille comme une amante accueille son soldat après la bataille - une amante infidèle et mesquine, qui lui a tourné le dos avant même qu’il s’en aille. Une amante qui se joue de lui, qui l’a roulé dans la boue de nombreuses années durant. Qui l’a trahi. Dunsmuir n’est pas son foyer, elle ne l’a jamais véritablement été. Cette ville impénétrable, Lincoln ne la comprend pas, et aussi bien a-t-il grandi en son sein il est loin de la porter dans son palpitant. Trop de gens, trop de riches ou d’hypocrites, trop de béton. Trop de souvenirs, d’une erre révolue, et de quartiers à éviter. Pourtant il est bien forcé d’admettre que Dunsmuir reste le meilleur endroit où se ravitailler... et prendre un peu de plaisir au passage.  

Lincoln est arrivé tard dans la nuit, ou plutôt aux aurores – plus pratique pour ce qui est de repérer les squats encore vacants au petit matin. Il compte rester quelques jours en ville, de quoi souffler un peu et refaire quelques provisions, avant de tracer son chemin comme il en a coutume. Carrosse abandonné aux abords de Dunsmuir pour ne pas trop attirer l’attention, c’est sac à dos sous le bras qu’il s’est introduit dans un petit appartement proche du centre – pas le plus cossu, mais bien assez confortable de toute manière pour le temps passé. Il a juste eu le temps de mettre à tremper puis étendre ses fringues couvertes entre autres choses des entrailles de tétakorns (et même d’un valseur), avant de s’écrouler sur le lit king-size de ses logeurs inconscients – pour ne plus se réveiller qu’en début d’après-midi.  

Le voilà désormais, brin de toilette, repas chaud et café bien noir plus tard, de retour dans les capillaires de la cité. Capuchon sur la tête, mains dans les poches et clope au bec - il déambule comme un fantôme, sous les lampadaires vacillants du début de soirée, sous les néons multicolores qui semblent attirer autant les insectes stupides que les gens. Ils ne rendent pourtant pas la capitale moins morose à son goût. Tout n’est ici qu’illusions et supercheries, quiétude superficielle alors que Dunsmuir est tout aussi gangrenée que le reste de Harroch. Festival de pauvres fous sans visages et sans personnalités, qui n’hésitent pas à rejeter tout ce qui les effraient – et obligent les gens comme lui à dormir dans les égouts si tant est qu’ils ne soient pas suffisamment débrouillards. Une pensée qui peut sembler bien hypocrite de sa part, avec sa si basse opinion des aces, et sa méfiance particulière envers ceux qui n’ont pas tiré sa carte dans la vie. Seulement dans son cas c'est différent, puisqu'on ne peut pas dire pour autant qu’il porte particulièrement les jokers dans son cœur : celui que l’on nomme Scarface est allergique aux gens de manière générale. Il faut dire qu’il a de sérieuses raisons de douter, personne n’a jamais rien fait pour lui. Du moins, pas de manière désintéressée. Il n'espère plus rien de la société. 

Le jeune homme arrive devant l’arcade de la ville, destination de son petit périple dans les boyaux de la vieille Dunsmuir. Il écrase sa cancéreuse sur le sol, lève la tête. Au bout du compte, lui aussi est bien attiré par les néons scintillants, ou en tout cas par l’un d’entre eux. Celui d’un établissement au sein duquel il est devenu un régulier. Le néon de l’un de ses endroits favoris, paradoxalement, de tout Harroch. Lincoln n’a pas beaucoup d’argent, et pourtant la salle de jeux lui en bouffe une bonne partie. D’un passe-temps un peu trop envahissant au départ, l’addiction s’est installée à tel point que les jeux sont devenus pour lui un réel besoin à assouvir ; petit refuge dans lequel s’est enfermé le petit garçon en lui qui n’a jamais eu l’occasion de grandir. Il faut dire que le joker ne sait pas faire grand-chose en dehors de sauver sa propre peau - au moins sur une borne d’arcade, un joystick entre ses doigts experts, il peut prétendre à une certaine reconnaissance. Lincoln remonte négligemment le col de son sweat usé, et passe les portes d’entrée.  

Seulement, si d’ordinaire il passe son temps ici comme un esprit vagabond - sans même décrocher le moindre mot aux autres joueurs compulsifs, ses plans se voient assez vite compromis. A peine arrivé, il a tout juste la satisfaction de lire le pseudonyme “Oscar” toujours en tête sur la borne de Spacman depuis sa dernière visite, qu’il se trouve superbement percuté par un autre type. Avec une vision périphérique restreinte, il ne l’a pas vu venir. Le gars l’a fait exprès, il en est persuadé. Peut-être parce que c’est un joker ? Ce ne serait pas la première fois qu’on le bouscule pour cette raison. Est-ce qu’il a seulement vu les marques de sa malchance, sur sa joue, sur ses lèvres, malgré tous ses efforts pour passer inaperçu ? En tout cas, s’il n’avait pas encore attrapé un aperçu son visage hideux, maintenant la question ne se pose plus : la collision frontale, bien que très anecdotique, a laissé glisser de sa tête la capuche trouée. Lincoln angoisse légèrement, juste une seconde : la laideur est exposée.

– « Putain r’garde où tu vas ! », il peste pratiquement en même temps que celui d’en face ouvre le bal des politesses – art dont ils n’ont visiblement pas la même approche. Il faut dire que la sociabilité ne fait pas vraiment partie de son bagage, et qu’il n’aime pas la manière dont le maladroit louche sur son visage.

Lincoln remet son capuchon, et ramasse le sac à dos - lui aussi est tombé de son épaule. Voilà finalement que le gars d’en face commence à agiter un prospectus sous son nez, enthousiaste et... gêné la fois. C’est sa disgrâce, qui l’incommode ? Qu’importe. Le joker fronce les sourcils, attrape peut-être un peu sèchement le petit bout de papier dont il est question. Il se retourne, lève le flyer à la lumière pour mieux le voir et plisse les yeux. Syllabe par syllabe il lit le contenu de l’annonce tout en laissant parler son interlocuteur.

–  « Il était à côté d'un autre de ces tracts qui sont partout en ville... »

Ouais. Ici est le vide. C’est le principe même de l’humanité, creuse et absurde, comédie insipide où chacun se travestit derrière masques et faux semblants pour s’accorder de l’importance - alors qu’en vérité, l’être humain n’a d’autre but que de subsister. L’origine de ces fameux tracts qui tapissent tous les murs de la ville, demeure à ce jour encore inconnue au vendeur d’informations. Mais pour l’heure, ce n’est pas le sujet qui l’intéresse.

L’affiche portée à son attention parle d’un concours d’arcades, avec à la clef – sans omettre la satisfaction d’une bonne victoire – une place pour le prochain concert de Ace of Spades, son idole, celui qui le fascine et l’aide un peu plus à accepter les affres de sa mutation. La tentation est alléchante il doit avouer, d’autant plus lorsqu’il ne s’est pas encore procuré son laisser-passer pour cette fois.  

– « Hm. », le joker hausse un sourcil néanmoins, un peu sceptique.  

Il se tourne de manière à faire face au maladroit de nouveau. Il le scrute, il l’analyse, cherche à déceler la moindre lueur dans son regard, quelque chose qui trahisse le piège dans lequel il s’apprête à se fourrer. Qui lui dit que c’est bien un prospectus officiel, qu’il vient de lui montrer ? Après tout il est bien placé pour le savoir, on ne distribue pas des billets pour Ace of Spades comme ça. Et pourtant, il ne voit rien. L’autre ne semble pas raconter de cracks. Ou il sait bien jouer la comédie.  

– « Tu participes, j’imagine ? »

C’est plus une remarque à voix haute, qu’une réelle question. Après tout, il avait le prospectus en sa possession pour commencer, et cherche d’autres participants : pas besoin d’un QI à trois chiffres pour faire le rapprochement. Sans vraiment lui laisser le temps de répondre, Lincoln lui plaque la feuille sur le torse en retour, et ajoute :

– « On signe où ? »  

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Siren
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Lun 15 Fév - 12:43


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Scarface ξ Siren

L'angoisse l'étreignit alors que les mots lui faisaient prendre conscience, plus réellement, de ses propres gestes. Ses pensées s'égaraient, alors qu'il essayait de savoir ce qui était le pire. Le fait qu'il se retrouvait en pleine conversation avec un inconnu, et qu'il devrait l'alimenter un minimum pour ne pas sombrer dans un silence absurde.. Ou le fait qu'il l'ai touché, bousculé, qu'il passerait sans doute pour l'un de ces êtres malveillants envers les Jokers. Il eût l'impression, le temps d'un instant, de s'être glissé sous les traits de l'un d'entre eux. Même si la peur de le devenir ne le rendait pas mieux. Culpabilisé, angoissé en leur présence comme un simple animal chassé.

Les paroles de l'homme lui firent au moins prendre conscience de la réalité, réaliser qu'il en avait oublié les bonnes manières, malgré ses efforts de salutation. Le contexte lui avait fait perdre le peu d'habiletés sociales qu'il possédait.
« Pardon. »
Un souffle un peu perdu, glissé entre les bouts de conversation pour rattraper une maladresse. Siren n'était pas méchant, il n'était que gaffeur, étourdi, dégoulinant de poisse.

Son regard parcouru à nouveau l'étrange invitation. Il était vrai que lui-même ne semblait pas y croire réellement. L'encre posée sur le bout de papier lui laissait, à lui aussi, une certaine amertume. Un certain doute. Et pourtant, la partie obsessionnelle de lui ne pouvait refuser, ne pouvait résister. Des jeux d'arcade. Des jeux d'arcade et une nouvelle occasion d'enfin réussir, d'enfin s'immiscer dans un concert d'Ace of Spades. Le scepticisme face à la situation, face à ses incessants échecs semait une certaine crainte, qu'il n'arrivait à taire, tapie au fond de son esprit. Et, lorsqu'il se sentit épié, observé, détaillé par l'inconnu, il remit la situation en question.

Si Siren n'avait pas de mauvaises intentions, s'il s'était simplement laissé emporter par l'enthousiasme, il ne savait rien sur la source du bout de papier. L'Obsession aurait forcément raison de ses propres inquiétudes, le convaincrait facilement d'y participer, lui, mais il ne pouvait garantir la sécurité de quelqu'un d'autre. Peut-être devrait-il lui dire. Peut-être devraient-ils, ensemble, s'informer sur l'origine de ces étranges informations. Son regard affronta celui de son interlocuteur, déterminé à lui en parler. Déterminé à essayer de le protéger. Ou de se protéger, lui, égoïstement. Pour éviter la moindre conséquence. Il ne savait pas mentir, de toute façon ; autant jouer l'honnêteté.
« Je pense participer, peu importe la réponse, mais... Je ne sais rien de plus que ce qui est écrit dessus. Je n'en ai pas encore parlé à Mr Jones*, j'allais revoir la liste des concurrents potentiels dans le palmarès des jeux. »
Siren glissa à nouveau, entre ses mains, la feuille poussée contre lui. Son regard la parcouru, cherchant un message, un indice. Quelque chose. Mais il n'y avait rien ; rien qu'une vague signature, difficile à identifier. Des initiales qui lui étaient inconnues.
« Je suppose que Jones doit en savoir plus que nous ? Il doit autoriser ce qui est affiché à l'entrée de son bâtiment, non ? »
Et pourtant. Vu les questionnements qu'engendraient les divers tracts, partout dans la ville, rien n'était moins sûr.

Malgré tout, comme pour appuyer ses propos, Siren se dirigea vers le bureau d'entrée, non loin de la porte, qu'il avait esquivé sans le vouloir plus tôt, trop perdu dans ses pensées, trop perturbé par sa découverte de l'après-midi. Et il fut surpris de trouver, derrière l'ordinateur de l'accueil de trouver quelque de beaucoup plus jeune, de trop différent, de complètement nouveau. Le vieux tenancier n'était pas la aujourd'hui. C'était la première fois que Siren ne le voyait pas, assis à son poste. Il rebroussa chemin, laissant l'inconnu derrière lui, retournant vers le second inconnu, un peu moins inconnu. Il en ouvlia même ses craintes de lui adresser la paroles, ses craintes quant à leurs natures respectives. Il redevint l'idiot maladroit qu'il était réellement.
« Il n'est pas là. Tu l'as déjà vu s'absenter ? »
Un bref coup d'oeil derrière lui, pour montrer le nouveau venu qui n'était plus qu'une vague tête blonde. Siren fronça les sourcils.
« Il est étrange. Il est peut-être au courant de l'événement.. Il en sait peut-être plus que nous, ne serait-ce que sur l'absence de Jones ?  »
Il n'était pas bizarre. Il n'avait sans doute rien de spécial. Il n'était que l'inhabituel, le perturbateur. L'électron qui bousculait les pensées. Il était peut-être au courant, pourtant du concours. Plus que lui. Plus qu'eux. Mais la différence, la nouveauté, poussait Siren à se méfier. Il n'osait lui parler. Il espérait que l'étranger serait plus enclin à le questionner.

*LA NOTE:
Scarface
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Sam 22 Mai - 20:04
 

All game contain the idea of death.

Scarface fait claquer sa langue contre son palais, plisse les yeux. L’étranger en face de lui a bien répondu. S’il lui avait directement filé le papier d’inscription, avec le stylo, la gomme les paillettes et tout le toutim, là alors il aurait souligné l’ampleur du traquenard dans lequel on veut le piéger. Pas dupe l’animal. Mais non, le garçon admet lui-même ne pas connaître la provenance du bout de papier, et préférer se renseigner un peu avant de se sauter à pieds joints sur l’occasion bien trop belle pour être vraie. Ou alors, il ne tombe simplement pas dans le panneau. Peut-être le vice est-il poussé plus loin encore, et ce jeu d’acteur n’est en réalité qu’une ruse pour endormir sa méfiance ; un subterfuge visant à lui faire penser qu’ils sont tous deux du même côté. Lincoln cependant n'est d'aucun côté, si ce n’est le sien – parfaitement conscient d’être seul sur ce bord. Il n’a pas d’alliés, isolé dans son propre monde égocentré ; mais là dehors, c’est ce qu’il faut pour survivre. Beaucoup d’égoïsme et très peu d’amour propre face aux bassesses auxquelles on s’abandonne par pur instinct, surtout quand on fait partie des laissés pour compte - ceux qui ne peuvent pas même compter sur la pitié des passants. Bien que la pitié le répugne. S’il ne pense pas à ses propres intérêts, personne ne le fera à sa place.  

Le garçon au sweatshirt troué scrute une nouvelle fois son maladroit d’interlocuteur de la tête aux pieds, tente de déceler la moindre anomalie dans sa posture, dans ses mots. Dans ses expressions corporelles. Une incohérence qui mettrait en péril la crédibilité de tous ses mots, et dénouerait le maillage de ses mensonges. Il y a pourtant dans sa voix quelque chose qui le pousse à le croire ; un timbre si particulier, une manière d’articuler ses mots qui veulent implanter comme une puce dans son cerveau l’idée que ce gusse est un honnête type. Et pour être tout à fait franc, le balafré déteste ça. C’est comme si son instinct entrait en conflit avec ses pensées, sensation qui paradoxalement le pousse à s’en méfier davantage. Tout autant qu’il souhaite croire en lui.

– « Borf. C’pas comme si t’avais grand chos’ à craindre... », il hausse pensivement les épaules, sans trop réfléchir à la question.  

Qui s’intéresserait à un mec parfaitement banal après tout, quand ceux qui disparaissent, sont les jokers et les autres enfoirés d’aces ? Même si on tente d’étouffer l’affaire, avec ses sources il est bien conscient de cette seconde catégorie de disparitions, ceux qui sont nés avec une putain de cuillère d’argent dans la glotte. Pour sa part, le prétendu Oscar s’en fait pour sa peau de monstre, surtout depuis qu’il a vaguement causé à l’autre gamine qui s’est faite ramasser. Il ne sait pas si ça fait de lui une cible privilégiée - ce serait bien sa veine, pour une fois qu’il entre dans un carré VIP – mais il n’empêche que depuis cette réalisation, il a cette sensation désagréable qui lui colle à la peau, l’impression constante d’être suivi où qu’il aille. Comme plus tôt, dans l’appartement qu’il a emprunté, alors qu’il a dû courir au judas de la porte au moins une demi-douzaine de fois au total après avoir entendu du bruit. Ou cru entendre, il ne sait plus trop. Or il se trouve que le meilleur moyen d’attirer Scarface dans ses filets, c’est d’user une borne d’arcade comme appât, à défaut de ne pas pouvoir utiliser des oursons en gélatine. Comme par un heureux hasard, c’est précisément ce que fait ce concours, tout ça pour gagner un ticket pour l’évènement précis où il a aperçu la dernière disparue en date. Beaucoup de coïncidences, auxquelles il a du mal à croire. Sans compter qu’il est généralement au courant de ce genre d’évènements lorsqu’il est dans les environs, les affaires sont les affaires.

Et pourtant, la tentation est toute aussi forte que sa paranoïa maladive : les jeux vidéo sont pour lui une réelle addiction. Un monde de pixels où au moins il a la sensation d’exister, d’avoir une certaine reconnaissance ; son échappatoire quant à la laideur du monde réel, ou sa propre laideur. Lincoln détesterait passer à côté d’une telle occasion. Juste pour le jeu, juste pour le sport et peut-être bien l’acceptation bien qu’éphémère de ses pairs.  

- « Je suppose que Jones doit en savoir plus que nous ? Il doit autoriser ce qui est affiché à l'entrée de son bâtiment, non ? »

La voix hésitante le sort de son débat intérieur. Scarface hoche une fois de plus les épaules, peu convaincu à l’idée d’obtenir des réponses aussi facilement. Après tout, dans ce trou à rats qu’est Dunsmuir les flyers apparaissent et disparaissent comme les boutons sur le visage d’un ados en pleine puberté. Placardés sur tous les murs chaque jour, sans que personne ne les remarque réellement. Mais à part quelques points de spacman peut-être, il n’a rien à perdre à essayer, d’autant plus que le gars d’en face est déjà parti mener son enquête comme un petit chef.  

Pour revenir tout aussi bredouille pas même une minute après.  

Avec une question des plus importantes à souligner néanmoins. Bien qu’il grimace amèrement à l’utilisation du verbe “voir”, Scarface secoue la tête de gauche à droite dans la négative - cette fois son intérêt piqué à vif. Le jeune joker n’est définitivement pas un être physionomiste, très peu propice à étudier les traits précis de chaque visage qu’il croise. Mais il est particulièrement sensible aux voix de chacun, de ce qu’elles dégagent, et celle-ci lui est totalement inconnue. Tout comme il ne se souvient pas être venu ici sans entendre le timbre du tenancier habituel, fondu dans le décor familier et rassurant du salon d’arcades. Et même si on ne le compterait probablement pas parmi les habitués de la cabane en raison de sa volonté de passer inaperçu à chacun de ses passages – si bien que même le gérant ne le remarque probablement pas, il n’empêche qu’il passe énormément de temps dans le boui-boui et saurait s’il y avait plusieurs responsables derrière ce bureau. A moins qu’il soit fraichement débarqué, bien entendu.  

– « Ouais c’est bizarre... » Lincoln fronce les sourcils et son regard fait écho à celui du garçon d’en face, presque complice. « On va vite le savoir. Viens. »

Voyant que son interlocuteur n’a pas l’intention de déranger le parfait inconnu du comptoir, c’est le balafré qui prend les devants et se dirige vers le bureau d’entrée, lui qui d’ordinaire de décroche pas deux mots aux autres lorsqu'il vient jouer. Et que le maladroit le suive ou reste planté ici comme un radis, c’est de sa volonté.  

Une main sur la bretelle gauche de son sac à dos, Lincoln arrive sans gêne au comptoir d’accueil sur la surface duquel il cogne machinalement deux petits coups, non sans vérifier une énième fois les alentours du regard.  

– « Yo, il est ou M’sieur Jones ? » Droit au but, il interroge le jeune homme - qui a un mouvement de recul en voyant son visage.  

– « Ah, monsieur Jones n’est pas là, désolé ! »

– « Ouais, cette partie-là j’avais bien capté tout seul... » l’encapuché marmonne dans sa barbe pour l’inviter à approfondir son sujet, le plus cordialement dont il est capable face à une personne qui le dévisage avec méfiance.

Et le temps qu’il met à poursuivre ne le rassure pas plus que la réponse à cette question implicite, ou encore son sourire bien un peu forcé.

– « Je suis Stefan, son n'veu. Mon oncle ne peut pas s’occuper de la boutique pour le moment alors je le remplace. Family business, tu sais c’que c’est man. », il rit faiblement.

– « Non pas vraiment. Dis blondinet, ça vient d’où l’concours qu’était sur l’mur là ? »  

– « Pourquoi ? C’est juste un concours, si ça te branche tu t’inscris, c’est tout. On se fiche d'où il vient, non ? »

– « Ouais ‘fin on cause quand même Ace of Spades, des mecs tuent pour moins qu’ça, là dehors. Et c’est toi qu’organise le bordel ? »

– « Bien sûr ! »

– « »

– « Putain mec arrête de me regarder comme ça tu fais flipper. D’accord, pour tout vous dire j’ai trouvé les tracts sur le bureau ce matin, du coup je les ai affichés. Ça fait tourner la boutique, et puis vous savez ici on apprend à ne plus trop poser de questions... Si ça se trouve c’est mon oncle qui les a laissés là, pour ce que j’en sais. »

Bien un peu incommodé par le malaise qu’il semble provoquer chez ses deux interlocuteurs, et surtout la remarque du dit Stefan, le temps que ce dernier finisse ses explications le jeune homme a sorti les lunettes de soleil qu’il garde à sa ceinture dans ce genre d’endroits, et les a glissées sur son nez sans demander son reste. C’est loin de tout cacher, bien-sûr, mais au moins ça dissimule le principal. Maintenant, derrière les carreaux sombres il fronce les sourcils, sceptique et peu certain de comprendre les tenants et aboutissants de ce qui vient d’être mis en lumière.

– « Mais... Du coup qui offre la récompense... ? »

– « Ah mais le billet était là aussi, je n’aurais pas pris le risque autrement. »

A ces derniers mots, Lincoln tourne la tête en direction du jeune homme qui l’a finalement suivi jusqu’ici, et cherche à attraper le regard de son complice pour tenter de dénicher la même confusion que celle qui l’habite désormais.
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